Maréchal, nous voilà ! paroles d'André Montagard (1941)
I. Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal !
Tous les enfants qui t’aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu «présents !»
Refrain: Maréchal, nous voilà,
Devant nous le sauveur de la France
Nous jurons, nous tes gars
De te servir et de suivre tes pas
Maréchal, nous voilà
Tu nous as redonné l’espérance,
La Patrie, renaîtra,
Maréchal, maréchal, nous voilà !
II. Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun.
En nous donnant ta vie,
Ton génie et ta foi,
Tu sauve la patrie
Une seconde fois !
Refrain.
III. Quant ta voix nous répète
Afin de nous unir :
«Français levons la tête,
Regardons l’avenir»,
Nous brandissons la toile
Du drapeau immortel
Dans l’or des étoiles
Nous voyons luire le ciel.
Refrain.
IV. La guerre est inhumaine,
Quel triste épouvantail ;
N’écoutons plus la haine
Exaltons le travail !
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin,
Car Pétain c’est la France,
La France c’est Pétain !
Refrain
Les paroles sont d'André Montagnard et la musique est plagiée sur un air d'opérette (La Margoton du bataillon) de Casimir Oberfeld, mort à Auschwitz en 1943.
Ce chant devient un des hymnes officieux du régime de Vichy (mis en place par le maréchal Pétain en 1940 après la défaite de la France face à l'Allemagne) mais ne remplace pas La Marseillaise. C'est une oeuvre de propagande qui est jouée dans tous les territoires français et dans l'Empire colonial.
Dès 1940, le maréchal Pétain utlise le chant comme support de propagande autour de sa personne car pour lui le chant choral unifie ceux qui le pratiquent. Cependant même si de nombreuses chansons de cette époque glorifiaient le régime et les piliers de la Révolution nationale (Travail, famille, patrie), bien peu faisaient l'objet d'une commande officielle. Les paroliers se saisissaient plutôt des thèmes qui fonctionnaient. C'est ainsi que Maréchal nous voilà est d'abord et avant tout un gros succès de chanson de variétés avant d'être un hymne national.
Cette chanson est particulièrement intéressante du point de vue du culte de la personnalité et de la propagande du chef (voir l'art totalitaire).
D'abord, ce sont les jeunes qui sont touchés ("nous voilà") et qui s'inclinent devant le grand âge du maréchal, signe de sagesse ("vénèrent tes ans). Il a en effet 85 ans en 1941!
Pétain est présenté comme "le sauveur de la France" ce qui fait référence à deux choses : il est le héros de la première guerre mondiale ("Verdun") mais aussi celui qui a arrêté la guerre en signant l'armistice avec Hitler en juin 1940. La chanson fait référence au discours du 17 juin 1940 : "en nous donnant ta vie" rappelle les mots "je fais don de ma personne à la France".
Il est donc présenté comme un pacifiste sauveur de la patrie : "la guerre est inhumaine".
Enfin, la chanson exalte les valeurs de la Révolution nationale "Travail, Famille, Patrie".
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ohé, partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes...
2
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades,
Ohé, les tueurs, à vos armes et vos couteaux, tirez vite,
Ohé, saboteurs, attention à ton fardeau, dynamite..
3
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
II y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche, nous on tue ou on crève.
4
Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place,
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur nos routes
Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute...
5
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine
Oh -Oh-Oh-Oh-Oh-Oh-Oh-Oh-Oh-Oh-Oh-Oh.