Blog pour l'histoire des arts au collège
MASSACRE EN COREE
Auteur | Picasso (1881- 1973).
Symbole du XXème siècle, immense artiste, Pablo Picasso est à la fois peintre, sculpteur, graveur et céramiste. Venu en France au début du siècle, il deviendra le chef de file du mouvement cubiste avec son ami Georges Braque. Doté d'une exceptionnelle soif de créativité, il touche à tous les courants picturaux du XXème siècle, surréalisme, expressionnisme ou néo-classicisme, pour devenir un des maîtres incontestés de l'art moderne. |
Genre Dimension Lieu de conservation | Peinture à l’huile 110 x 120 cm Musée Pablo Picasso, Paris |
Courant artistique | Reprise du tableau de Goya, Tres de Mayo Picasso étant d’origine espagnole, il est normal qu’il s’inspire d’un tableau phare de l’histoire espagnole et de la résistance populaire à un envahisseur. |
Date | 1952 |
Contexte | En pleine Guerre Froide, Les Coréens communiste tente de prendre le contrôle du pays. Ils sont sur le point de réussir mais les Etats-Unis réagissent afin d’aider le gouvernement coréen en danger. Ils interviennent sous mandat de l’ONU afin de bloquer et repousser cette offensive. Mais les communistes coréens reviennent à la charge aidés des armes et soldats chinois. En 1953, les communistes et le gouvernement de Coréen trouvent un compromis afin de mettre fin à cette guerre. Le pays est divisé en deux : - une Corée du Sud pro-américaine - une Corée du Nord, communiste et pro-chinoise et pro-soviétique. |
Eléments constitutifs de l’œuvre | |
Formes | Au 1er plan à gauche, trois mères au visage déformé par l’angoisse et le désespoir de ne pouvoir sauver leurs enfants (vivants et à naître) évoquent Guernica. On observe deux enfants effrayés, un aux bras de sa mère, l’autre se dissimulant vainement derrière le dos de sa mère.
Sur un plan intermédiaire se situent trois autres enfants, deux qui ne semblent pas mesurer le danger et qui jouent, enfin une très jeune fille (qui dissimule dans un geste pudique un corps de (femme à peine formé) semble absente de la situation, à laquelle elle n’est reliée que par la main de sa mère.
Un autre contraste aussi entre les formes aiguës (lignes droites avec des angles, des corps en partie cuirassés et les armes futuristes (vogue des films de science-fiction destinés à dépeindre un avenir effrayant) et les formes arrondies des sacrifiées (ventre des mères, enfants potelés) |
Techniques de production | On observe deux plans : devant : la scène de massacre / à l’arrière : le paysage en ruines.
À gauche, les victimes / à droite les bourreaux (même composition que Goya) Le fleuve peut avoir deux interprétations possibles : - il rappelle la limite entre les deux parties coréennes en conflit. - il rappelle aussi la différence entre victimes et soldats (bourreaux). On observe un autre contraste entre nudité (désarmement, victimes inoffensives) et armement puissant symbolisé ici par les reflets métalliques des casques militaires et l’armement futuriste qui enlève toute humanité aux combattants. Ils sont réduits à la fonction d’exécutants (= bourreaux). |
Impression | C’est une scène où on a un côté avec de la vie, de l’humanité, de l’avenir (enfants qui jouent, enfant qui deviennent adultes, des personnages avec des émotions dans le visage).
D’un autre côté, des guerriers devenus des automates sans visage (le soldat est « robotisé ») avec une impression d’une guerre aveugle (les cuirasses et casques symbolisent l’aveuglement de l’obéissance aux ordres) et des armes modernes. C’est une guerre pour détruire avec les armes à plusieurs canons. Est-ce une critique d’un monde en pleine tension dans une course à l’armement. Le chef du peloton peut également représenter la soumission de l’armée au pouvoir politique. Ce chef du peloton, le corps tendu vers la droite et le visage tourné à gauche symbolise–t-il l’hésitation du cas de conscience ou le refus d’assumer sa responsabilité ?
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But/Signification | Picasso rejoint le courant pacifiste. C’est une critique de la guerre de Corée. Il veut dénoncer à travers ce tableau une guerre violente, où le but est d’anéantir l’ennemi sans vouloir faire attention aux civils. On veut dénoncer des pays qui se battent au nom de la liberté des peuples et de la démocratie pour chaque camp (communiste et américain) mais qu’ils n’appliquent pas pour autant pour eux. De plus, ce sont de vrais crimes contre l’humanité qui sont dénoncés à travers le massacre de civils innocents. |
Fiche réalisée par Mme Vona et M. Kheloufi